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Wüest Partner, en collaboration avec Climada Technologies, a récemment publié une étude inédite qui met en lumière l’impact alarmant du changement climatique sur le parc immobilier français. Basée sur les scénarios du GIEC (Groupe d’Experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat), cette analyse modélise l’exposition des bâtiments à six aléas majeurs : fortes pluies, crues, submersions marines, tempêtes, glissements de terrain et canicules.

Mis à part les phénomènes extrêmes, le changement climatique provoque des transformations chroniques, plus discrètes mais tout aussi préoccupantes. Chaque été, la France subit des canicules plus fréquentes, plus longues et plus intenses, avec des conséquences sanitaires et économiques notables. Ces phénomènes qui étaient autrefois exceptionnels deviennent aujourd’hui presque récurrents. En parallèle, la hausse durable des températures favorise la formation d’îlots de chaleur urbains, entraînant une augmentation des besoins en climatisation et donc de la consommation énergétique.

Cette évolution soulève une question essentielle : quelle sera l’ampleur des effets du changement climatique sur le parc de bâtiments dans l’hexagone ? Pour pouvoir prédire ces évolutions, il est crucial d’utiliser une combinaison de modèles climatiques basés sur des scénarios liant les hypothèses d’émissions RCP aux hypothèses socio-économiques SSP. Ces modèles permettent de simuler des scénarios plus réalistes et constituent la base indispensable pour notre étude.

Ainsi, les risques liés aux épisodes météorologiques extrêmes tels que les tempêtes, canicules ou crues doivent être examinés selon les scénarios les plus vraisemblables quant à leurs impacts directs sur les bâtiments. Il est impératif que nous prenions conscience de ces enjeux afin d’adapter nos infrastructures et politiques publiques face à cette réalité alarmante qui ne cesse d’évoluer.

Les périodes de canicule représentent un défi majeur pour le pilotage des bâtiments, et il est donc important de comprendre l’impact du stress thermique sur les infrastructures. Lorsque les températures augmentent, la dilatation et l’usure des matériaux peuvent s’intensifier, ce qui affecte directement la structure du bâtiment. De plus, la chaleur nuit à l’efficacité des systèmes de refroidissement et de ventilation, entraînant une hausse significative de la consommation d’énergie. Les espaces intérieurs trop chauds ne se contentent pas d’affecter le confort ; ils réduisent également la qualité de vie et peuvent nuire à la santé des occupants

À long terme, ces effets pourraient avoir des répercussions économiques lourdes. La demande pour les immeubles concernés pourrait diminuer et des travaux de rénovation seraient nécessaires pour s’adapter aux nouvelles réalités climatiques. Moins spectaculaire dans ses effets immédiats mais tout aussi préoccupant, le risque de canicule pourrait toucher un nombre croissant de bâtiments d’ici la fin du siècle. En effet, alors qu’il était pratiquement inexistant en France à la période de référence, les projections montrent qu’en 2050, jusqu’à 40 % des bâtiments pourraient être exposés au stress thermique selon l’un des scénarios.

Dans le scénario le plus défavorable, c’est presque tout le parc immobilier qui serait concerné d’ici 2080, avec près de 95 % des bâtiments exposés à un degré élevé ou très élevé. Même avec une trajectoire de réduction des émissions, près de 40 % des bâtiments resteraient vulnérables en 2080.

Le parc immobilier français est donc confronté à une exposition croissante aux aléas climatiques en particulier avec les vagues de chaleur ou les tempêtes qui causent déjà des dommages importants. Les projections indiquent une intensification des menaces dans les prochaines décennies : d’ici 2080, plus de la moitié des bâtiments pourraient être touchés par les tempêtes et jusqu’à 95 % par les canicules.

L’intensité future de ces risques dépend largement de notre trajectoire collective en matière d’émissions. Les scénarios climatiques démontrent clairement que les trajectoires à fortes émissions entraîneront des conséquences bien plus graves que celles basées sur un développement durable. En somme, nos choix actuels concernant l’énergie, la construction et notre mode vie conditionnent directement l’exposition future des bâtiments face aux aléas climatiques inévitables qui nous attendent si nous n’agissons pas dès maintenant.

Le climat n’est donc plus une option dans la gestion des bâtiments, c’est une nécessité stratégique. Les risques climatiques peuvent entraîner des pertes de valeur significatives pour les actifs, mais ils représentent aussi une opportunité de transformation. En effet, adapter le bâtiment aux aléas d’un futur prévisible est essentiel pour garantir la pérennité des investissements.

Il est impératif de prendre en compte que les émissions du secteur immobilier représentent aujourd’hui environ 16 % des émissions nationales. Ainsi, réduire ces émissions n’est pas seulement un impératif environnemental, mais également une condition de résilience économique. Les gestionnaires d’actifs doivent donc intégrer ces enjeux climatiques dans leur stratégie afin d’assurer la durabilité et l’attractivité de leurs biens.

En agissant dès maintenant pour minimiser les impacts environnementaux tout en maximisant la valeur ajoutée des actifs, nous pouvons non seulement protéger notre patrimoine immobilier mais aussi contribuer activement à la lutte contre le changement climatique. C’est un appel à l’action qui ne peut être ignoré si nous souhaitons bâtir un avenir durable et responsable.

L’étude est en accès libre,  traite chaque phénomène et évalue les risques par région de France : https://wuestpartner-202509-fr-risques-climat.webflow.io/